Siham Cherite est une figure active sur la scène culturelle, notamment sur les plateformes virtuelles. Elle participe à plusieurs manifestations, expositions et rencontres littéraires où elle ne cesse surtout d’encourager les jeunes talents de la wilaya de Tébessa. Née à Aïn Mlila, wilaya d’Oum El Bouaghi, elle a grandi à El Khroub près de Constantine.
Après son mariage, elle s’est installée à Tébessa qu’elle aime dit-elle «en raison de sa richesse archéologique, de son histoire ancienne et de l’énergie de ses jeunes talents et créateurs dans de nombreux domaines». La crise sanitaire ne semble pas avoir tari les sources de son inspiration, ni ralenti le rythme de ses travaux. Bien au contraire, elle peint et écrit avec plus d’entrain. L’écrivaine et peintre, attristée par le décès de son père en mars 2020, période de confinement, a vécu, dit-elle, «un moment étrange».
Déterminée, elle a pris son courage à deux mains et «rentabilisé» la douleur qu’elle a su apprivoiser par le recours au pinceau et au texte. «J’ai décidé de prendre le bon côté des choses. J’ai dessiné par amour et par espoir et j’ai écrit sur l’amour et la patrie, la douleur, les souvenirs et mes parents. J’ai fait ressortir la détresse dans deux recueils de poèmes, l’un en arabe et l’autre en français», affirme-t-elle. «Je vois la beauté dans l’esprit des choses, et je traite la créativité avec les couleurs de l’amour qui font rêver», ajoute-t-elle en parlant de ce qui l’inspire. Sihem a terminé également l’écriture d’un roman et d’un scénario pour un film documentaire qui évoque le destin du premier professeur d’arabe d’histoire de Tébessa dans les années quarante et cinquante. Donnant libre cours à sa verve picturale, elle a participé à des expositions virtuelles organisées par les maisons de culture de la wilaya de Tébessa, Khenchela et Oum El Bouaghi et à des rencontre-débats sur les réseaux sociaux et plateformes électroniques. Evoquant le marché de l’art, elle ne cache pas sa réserve. «La créativité ne s’achète pas et ne se vend pas. Les tableaux sont exposés pour êtres admirés», assène-t-elle.
Elle ne se souvient pas vraiment si elle a commencé par l’écriture ou par le dessin. Ce qui est certain pour elle, c’est que les deux passions l’accompagnent et la nourrissent depuis son jeune âge. Elle a grandi et évolué entre couleurs et lettres. «Je n’ai peint que deux tableaux en raison du coût élevé des matériaux et des moyens. J’ai consacré ma pension de retraitée à l’édition de mes trois livres à compte d’auteur», précise l’artiste.
Rym Harhoura