Mustapha Skandrani, né le 17 novembre 1920 à Alger, est considéré comme l’un des pionniers de la musique algérienne.
Le maestro est connu pour avoir accompagné de jeunes talents et des artistes renommés de différentes générations. Skandrani a notamment travaillé avec les géants du théâtre (Rachid Ksentini et Mahieddine Bachtarzi) comme musicien professionnel. Il fut aussi à la tête de 50 musiciens de l’association «El Sanaa», qui a relancé les semaines culturelles algériennes de musique andalouse au Théâtre de l’Elysée à Paris. À l’âge de 17 ans, Skandrani, qui a rejoint le Mouloudia d’Alger (MCA) passait son temps à jouer du piano à l’intérieur du siège du club de football. Il y recevait aussi des leçons de professeurs comme Mahieddine Lekhel, El Hadj M’rizek et d’autres.
Parmi ceux qui l’ont vite adopté et lui ont enseigné l’art et l’artisanat on compte on oncle Habib Skandrani qui l’a initié au jeu d’ instruments dont Lekouitra et la mandoline. Toutefois, le piano est l’instrument magique le plus aimé de tous les autres instruments, d’autant qu’à cette époque il n’était pas beaucoup utilisé dans les orchestres andalous et populaires. On ne peut imaginer cet artiste sans un piano devant, laissant ses doigts parcourir ses touches
En 1938, Ahmed Sebti l’inclut dans sa troupe artistique. Ce fut le début de sa vie professionnelle car juste après il rejoignit la radio en tant que pianiste accompagnant les courts sketchs présentés par Rachid Ksantini et Marie Suzane. Bachtarzi lui fit aussi appel pour accompagner son groupe en tant que pianiste dans ses tournées à l’intérieur et à l’extérieur de l’Algérie. Il a occupé le poste de maestro à l’Opéra d’Alger jusqu’en 1956.
En 1966, il a commencé à enseigner à l’Institut de musique d’Alger et dans ses succursales, notamment celles d’El Biar, El Harrach et Kouba. Skandrani était célèbre pour son génie du piano et était un professionnel dans la manipulation de cet instrument occidental pour interpréter les musiques du patrimoine national. C’était l’un des rares musiciens algériens à exceller sur cet instrument. L’homme a laissé une empreinte indélébile dans le monde de l’art et fut un chercheur musical de premier ordre. N’a-t-il pas composé plus de 3.000 musiques de chanson dont certaines célèbres comme «Al Heraz», «El Warqa», chantés par Guerouabi. On lui doit aussi «A mersouli» et «Ya Achek Ezzine».
Décédé le 17 octobre 2005, il a été enterré au cimetière de Sidi M’hamed à Alger .
Rym Harhoura