La mission internationale chargée de déterminer l’origine du coronavirus s’est réunie pour la première fois, mais de façon virtuelle, avec les experts chinois, a annoncé le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé. «L’OMS continue à travailler pour établir les origines du virus afin de prévenir de futures épidémies», a déclaré aux médias son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus. «Aujourd’hui, un groupe d’experts internationaux a tenu sa première réunion virtuelle avec ses homologues chinois», a-t-il ajouté. A terme, l’agence spécialisée de l’ONU espère que la mission internationale puisse se rendre sur le terrain en Chine pour enquêter sur le virus Sars-CoV-2, à l’origine de la pandémie de la Covid-19 qui a fait près de 1,2 million de morts dans le monde depuis la fin 2019.
«Nous attendons avec impatience que l’équipe se déploie sur le terrain», a soutenu le responsable des situations d’urgence de l’OMS, Michael Ryan, tout en prévenant qu’il faut parfois «des mois, voire des années, pour que des enquêtes approfondies soient menées sur le terrain». La grande majorité des chercheurs s’accorde à dire que le coronavirus est sans doute né chez la chauve-souris, mais les scientifiques pensent qu’il est passé par une autre espèce avant de se transmettre à l’homme. C’est cette pièce du puzzle que la communauté scientifique internationale et l’OMS espèrent découvrir afin de mieux comprendre ce qui s’est passé, pour mieux cibler les pratiques à risque et éviter une nouvelle pandémie. L’OMS souhaite que soit mis en place «un ensemble d’enquêtes longues et exhaustives» tant en Chine, que dans d’autres pays pour essayer de déterminer l’origine du virus, a expliqué Mike Ryan, en soulignant, notamment qu’il y avait eu des cas de contamination par des visons en Europe ainsi que des cas d’animaux contaminés par des humains. Le haut responsable a fait valoir l’importance de ne pas se précipiter dans la mise en place de ces enquêtes, et d’établir la «confiance entre les scientifiques, entre les gouvernements». «C’est un sujet complexe et nous avons besoin d’obtenir les bonnes réponses. Pas n’importe quelle réponse qui satisfasse les besoins politiques de rapidité. Nous sommes des scientifiques», a indiqué Ryan.